samedi 8 janvier 2022

Memories with C. R. Lama (3): India; butterlamp offering — Souvenirs d'avec C. R. Lama (3) India; offrande des lampes à beurre



 Ending day of the first Buttelamp retreat, Bodhgaya



The main event of this first trip in India with C. R. Lama definitely was the begining for the Khordong sangha  of the tradition of the 100 000 butter lamps offering. Offering 100 000 lamps or 100 000 other things is quite usual in tibetan buddhism when merit accumulation is the concern. For example, the preliminary practices include the offering of 100 000 mandalas. Several posts have already been written on this event  (see libellé butterlamps) but I'd like to share a few memories.

First, after he had the vision of Khordong Nüden Dorje asking him to offer 100 000 lamps in Bodhgaya, Rinpoche told us very astonishing things. For example, he explained how he had to argue with N. D. concerning the details of the project: "He thinks that we can do that quickly, that it will only take a few days. He doesn't realize, we'll have to order these lamps, we won't be able to burn many thousands per day... It will take time... and it will cost much more than he said... Nüden Dorje never was good with numbers.. Already in Khordong at his time...." It really was as if he just had a cup of tea with this XIXthe century high Lama. Anyway, Nüden Dorje managed to convince C. R. Lama and everything was done according to his wishes. We had to cross over the indian sub-continent many times because Rinpoche had his vision in Sarnath, then we went to Siliguri, Delhi then back to Bodhgaya. I remember this last train trip, especially when we arrived in an overcrowded Delhi's railway station with all the luggage that included 10 big boxes full of lamps and all the necessary tools for the pujas; plus all our personnal luggage. Managing to get into the train with all this stuf was quite a miracle.

There were many kinds of miracles during this stay in Bodhgaya and I can't tell everything. I remember that we were staying in the building of the Mahabody Society and everyday, we went in a tibetan tent/restaurant nearby to eat. On the way to the restaurant, a goat just had 2 babies and we were pleased to see them playing when we came across. But one morning, when we were about to go to the restaurant for breakfast, Rinpoche said: "Let's go and contemplate impermanence." When we came near the house where they were living, we couldn't see any baby. One of us asked the owner about them and he replied that they got sick and passed away during the night. Rinpoche clearly saw that and we could have some glimpses of his clairvoyance in many other cases.

Many could be said concerning C. R. Lama's foresight. Stéphane Arguillère, who had a good connexion with him, talks about that in his blog (chapters 7 and 8) concerning a trip in India that didn't happen as he wished and planed at all but exactly as Rinpoche predicted it. I'd like also to tell what the great Lama Alak Zenkar Rinpoche, one of the main living lineage holders of Longchen Nyingtig said about Rinpoche. The two lamas were good friends and when C. R. Lama was staying in London, he would visit A. Z. who was residing there permanently. The first time my son Tchimed went to London to visit A. Z. the latter said: "Oh, Chimed Rigdzin was a good friend of mine. His foresight was incredible."

In winter, the weather is sunny and dry in Bodhgaya. We never had a drop of rain, except one kind of special day. The day before that day, some monks from the freshly built Tamang monastery came to inform Rinpoche, nearly apologizing, that the monastery consecration would end the next day, and with that the reading ceremony of the Tengyur. The Tengyur is the collection of all the commentaries of Buddha Shakyamuni's teachings, whose reading takes weeks. When this is finished, as everybody knows, the sign of success is that rain will fall. So in the evening we had to go and buy big plastic covers to protect the lamps from this predicted rain. I must confess that I was quite skeptical about this rain supposed to come the next day. Anyway, on the D day, the Tengyur reading ended around noon. Then, from the west came big black clouds that transformed into a big storm. Despite of the covers, all the lamps were flooded and the wind blew away many of these covers. I remember Tulku Urgyen at some point, nearly flying by trying to hold back one of these covers. The storm didn't last long, maybe 15 minutes then the sky became blue again for the rest of our stay. This predicted rain surely helped to soften and open a little my narrow skeptical rational western mind...

We finally offered about 150 000 butterlamps as after the 111 000 had been offered, quite everybody paid for some extra lamps. From that start, many millions of butterlamps have been offered by the Khordong sangha over the years, for the sake of all sentient beings.


L'évènement majeur de ce premier voyage en Inde avec C. R. Lama fut sans conteste la naissance dans la sangha de Khordong de la tradition d'offrir 100 000 lampes à beurre. Offrir 100 000 lampes ou 100 000 autres choses est chose courante dans le bouddhisme tibétain lorsqu'il s'agit d'accumuler du mérite. On fait cela lors de l'offrande du mandala au cours des préliminaires par exemple. Plusieurs posts de ce blog sont déjà consacrés à cet évènement (voir le libellé butterlamps) mais j'aimerais partager quelques souvenirs à ce propos 

Tout d'abord, après avoir eu la vision de Khordong Nüden Dorje lui demandant d'offrir 100 000 lampes à Bodhgaya, Rinpoche nous raconta des choses étonnantes. Par exemple, il nous expliqua comment il avait dû "marchander" avec Nüden Dorje. " Il pense qu'on va faire ça facilement, en quelques jours.  Il ne se rend pas compte. Il va falloir faire fabriquer ces lampes, on ne pourra en faire brûler des dizaines de milliers par jours...Ca va prendre du temps... et ça va coûter beaucoup plus que ce qu'il m'a dit. Nüden Dorje n'a jamais été très doué avec les chiffres. Quand il était à Khordong déjà à l'époque ..." A l'écouter, on avait complètement l'impression qu'il venait de boire le thé avec ce grand Lama du XIXème siècle.  Quoi qu'il en soit, Nüden Dorje parvint à convaincre C. R. Lama et tout fut fait selon ses injonctions. Nous dûmes ainsi traverser le sous continent indien à plusieurs reprises car les visions eurent lieu à Sarnath, de là nous nous rendîmes à Siliguri, puis à Delhi où les lampes furent fabriquées et finalement nous voyageâmes à Bodhgaya. Je me souviens de ce dernier voyage en train, en particulier comment nous débarquâmes dans une gare de Delhi noire de monde, avec une dizaine d'énormes caisses contenant les lampes et tout le matériel pour les pujas plus tous nos bagages personnels. La montée dans le train avec tous ces bagages tint vraiment du miracle.

Des miracles il y en eut d'autres au cours de ce séjour à Bodhgaya et je ne peux tout raconter. Nous séjournions dans le bâtiment de la Mahabodhi Society et tous les jours, nous allions prendre nos repas dans une tente/restaurant tibétaine un peu plus loin. Sur le trajet du restaurant, une chèvre avait mis bas et nous étions ravis de voir les deux cabris gambader alentour chaque fois que nous passions. Mais un matin, au moment d'aller prendre le petit déjeûner, Rinpoche déclara subitement: "Maintenant, allons contempler l'impermanence." Lorsque nous passâmes près de la maison où ils vivaient, point de cabris. L'un de nous alla s'enquérir auprès du propriétaire et celui-ci nous apprit que les pauvres bêtes étaient tombées malades et étaient mortes dans la nuit. Rinpoche l'avait clairement vu bien avant nous. Nous pûmes avoir un aperçu de sa clairvoyance à bien d'autres reprises.

Beaucoup pourrait être dit à propos de la clairvoyance de C. R. Lama. Stéphane Arguillère, qui eut une bonne connexion avec lui, en parle dans son blog (chapitres 7 et 8 il me semble) à propos d'un voyage en Inde qui ne se produisit pas du tout comme il l'avait planifié et souhaité mais exactement comme C. R. Lama le lui avait prédit. Je voudrais également rapporter les propos d'un grand maître encore vivant, Alak Zenkar Rinpoche, un des principaux détenteurs actuels de la lignée du Longchen Nyingtik et qui réside à Londres. Celui-ci était très ami avec C. R. Lama et chaque fois que ce dernier venait à Londres, il allait lui rendre visite et ils conversaient ensemble pendant des heures (cf. Gudrun). La première fois que mon fils Tchimé se rendit à Londres pour rencontrer Alak Zenkar, il lui parla de sa connexion avec C. R. Lama. A. Z. lui dit alors : "Oh, Chimed Rigdzin était un bon ami. Sa clairvoyance était incroyable."

Le climat à Bodhgaya en hiver est ensoleillé et sec. Nous n'eûmes pas une goutte de pluie, sauf un jour très particulier. La veille de ce jour, des moines du monastère Tamang qui venait d'être construit, vinrent informer C. R. Lama, presque en s'excusant, que le lendemain, ils auraient fini la consécration de leur monastère ce qui consistait en particulier en la lecture du Tengyur, le recueil des commentaires des enseignements du Bouddha. Ce corpus de textes est immense et la lecture prend plusieurs semaines. A la fin, en signe de réussite de cette pratique, comme chacun sait, il pleut. La veille au soir donc, nous dûmes nous dépêcher d'aller acheter et d'installer de grandes bâches pour protéger les lampes de l'averse attendue et j'avoue que je ne croyais pas trop à toute cette histoire. Le jour J, la récitation des moines se termina vers midi. Alors que le ciel était parfaitement bleu, subitement à l'ouest apparurent de gros nuages noirs et un orage éclata. Malgré les bâches, toutes les lampes furent noyées par la pluie. Le vent fit s'envoler plusieurs bâches et je me souviens de Tulku Urgyen qui faillit s'envoler aussi en essayant de retenir l'une d'entre elles. Cela dura un quart d'heure puis il ne tomba plus une goutte d'eau pendant tout le reste du séjour. Cette averse prophétisée participa sûrement à assouplir et ouvrir un tout petit peu mon esprit étroit d'occidental incrédule et cartésien. 

Nous offrîmes cette année là pas loin de 150 000 lampes car une fois les 111 000 offertes, pratiquement tous les participants payèrent des lampes supplémentaires. Depuis, au fil des années, la sangha de Khordong a offert plusieurs millions de lampes pour le bien de tous les êtres. 




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