lundi 2 octobre 2017

A short biography of C. R. Lama -- une courte biographie de C.R. Lama (5)






Back to Tibet

"In 1984, as I was sixty two, I received an important letter. It was from Rayab Bontrul Rigdzin Paljor, who had remained in charge of Shukchung Gompa. The letter came through Ven Tulku Thondup who went to Tibet to visit his gompa of Dodrupchen. Several other letters also came to me and their message was all the same. They requested me to come back to my Gompa and give them the Changter, Tersar and many other transmissions of which I am the holder.  These letters came from Khenpo Thubten Lodrö, my chief disciple at Shuckchung, Wonbo Sonam Osel who had been in charge of Khordong Gompa, Yidrang geku, master of discipline of Khordong and Sherab Dorje my brother. These last letters came through Ven. Dodrupchen Rinpoche of Choten Gompa in Sikkim. These fervent requests reminded me of my Lama's fifth instruction which I had promised to carry out.

After contemplation, I decided to visit my homeland and my gompa because in the lineage of teaching practised at my gompas, I am the only lineage holder let alive on this earth. My son Orgyen Chemchog and I were given the chinese visas easily and flew from Calcutta to Beijing. From Beijing we flew to Chengdu and from there by road to Kharnya Chu through Tarchinlo, Tango and Ganze. Wherever we went we were given warm and friendly reception by the chinese offocials. We were hosted at dinners and taken to visit chinese buddhist temples in Beijing and Chengdu which we were pleased to see were in good shape and had never been destroyed. During our stay in Beijing, I met H. H. Panchen Lama for two hours and discussed the current situation of Buddhism in Tibet and was satisfied that things had changed. I talked to him regarding my gompa and its restauration and he assured me all possible help through the Tungko (chinese) government in his capacity as Futushi (deputy chairman of Buddhists).
From Kharnya Chu, we travelled as far as we could by jeep but reached a weak wooden bridge so we had to leave the vehicles there. Across the wooden bridge, a large crowd of my own people from Khordong had assembled to receive me and they took us from there on horseback. The ride took six hours which was hard because after many years I am unaccustomed to horse riding. On the way we were met by many people who had gathered along the rourt to offer us tea and nourishments. We stopped at Dewanang, a place  where Nuden Dorje had been reborn and from there I saw my gompa again for the first time since the full moon night when I was eighteen. I couldn't hold my tears and was unable to utter a word. All the memories came at that moment and I realised that I would not be able to see the shrine that once stood there. What I saw of my gompa was just a ruined area. Only supporting columns remained of what was once a most gorpeous gompa. It was then that I realised the value of my Lama's instruction. He had foreseen the end of Buddhism in Tibet as it had been till then and wanted to save the essential transmission which should not be lost. The destruction of a building is not the destruction of a lineage of transmission. I had left Tibet at the age of eighteen along with the termas of my lineage and now I was bringing them back to be practised once more."




Retour au Tibet

"Au cours de l'année 1984, alors que j'avais soixante-deux ans, je reçus une lettre importante. Elle était écrite par Rayab Bontrul Rigdzin Paljor, qui était en charge de Shukchung, l'une de mes gompas. Cette lettre me parvint par Toulkou Thondup, qui était allé au Tibet visiter sa gompa de Dodrupchen. Plusieurs autres lettres parvinrent à moi, et leur message était toujours similaire. Elles me demandaient de revenir au Tibet afin de guider spirituellement les pratiquants qui étaient restés si longtemps sans direction. Ces lettres venaient de : Khenpo Thubten Lodreu, mon principal disciple à Shukchung Gompa; Wonpo Seunam Eusel qui était resté en charge de Khordong Gompa; Yidrang Gekou, maître de discipline de Khordong Gompa et Sherab Dordjé mon frère. Je reçus ces dernières missives par l'intermédiaire du Vénérable Dodrupchen Rinpoché, de Tcheuten Gompa au Sikkim. Ces requêtes ferventes me remirent en mémoire la cinquième instruction de mon Lama que j'avais promis d'exaucer.
Après méditation, je décidai de revenir sur ma terre natale et à ma Gompa, car dans la lignée d'enseignements pratiquée dans mes monastères, je suis le seul détenteur de lignée encore vivant sur cette terre. Les visas chinois nous furents accordés très facilement, à mon fils Ogyen Tchemchog Lama et à moi-même et nous prîmes l'avion de Calcutta à Pékin, puis de Pékin à Tchengdou. Ensuite, nous voyageâmes en voiture à Khar-nya Tchou en passant par Tarchinlo, Tango et Kanzé. Partout où nous passâmes, les officiels Tungko (chinois) nous firent un chaleureux accueil. Nous fûmes reçus à dîner et pûmes visiter les temples bouddhistes de Pékin et Tchengdu, et nous nous réjouîmes de les voir en bon état, n'ayant pas été détruits du tout. Durant notre séjour à Pékin, je rencontrai pendant deux heures sa Sainteté le Panchen Lama et nous discutâmes de la situation du bouddhisme au Tibet. Je fus satisfait d'apprendre que les choses avaient changé. Je lui parlai de ma gompa et de sa restauration et il m'assura de toute l'aide possible de la part du gouvernement chinois de par son poste de Futushi (membre du parlement pour les bouddhistes).
De KharnyaChu, nous voyageâmes aussi loin que possible en Jeep mais parvenus à un fragile pont en bois, nous dûmes abandonner la jeep à cet endroit. A ce pont en bois, une grande foule de mes gens de Khordong s'était assemblée pour m'accueillir et ils nous firent continuer à cheval. Le voyage dura six heures, et fut difficile, car après toutes ces années, je n'étais plus habitué à monter à cheval. Nous rencontrâmes de nombreuses personnes qui s'étaient rassemblées sur la route et nous offraient thé et nourriture. Nous nous arrêtâmes à Dewanang, un lieu où Nuden Dordjé s'était réincarné, et de là, je pus revoir ma gompa à nouveau, pour la première fois depuis cette nuit de pleine lune de mes dix-huit ans. Je ne pus retenir mes larmes et fus incapable de dire un mot. Tous les souvenirs revinrent à ce moment, et je réalisai que je ne pourrais plus revoir l'autel qui s'y tenait autrefois. Ce que je vis de ma gompa était juste un champ de ruines. D'une splendide gompa ne restaient debout que les piliers porteurs. C'est alors que je réalisai la valeur des instructions de mon Lama. Il avait prévu la fin du bouddhisme au Tibet tel qu'il était alors, et il voulait sauver la transmission essentielle qui ne devait pas être perdue. La destruction d'un bâtiment n'est pas la destruction d'une lignée de transmission. J'avais quitté le Tibet à l'âge de dix-huit ans avec les termas de ma lignée, et maintenant, je les ramenais pour qu'ils puissent être pratiqués à nouveau.



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