dimanche 2 janvier 2022

Memories with C. R. Lama: first meeting — Souvenirs d'avec C.R. Lama: première rencontre

 




Dudjom Rinpoche avec Tulku Pema Wangyal et Nyoshul Khenpo


My first meeting with Chimed Rigdzin Rinpoche was in Dordogne, at the ending ceremonies of the three years retreat in the center of Dilgo Khyentse Rinpoche. C. R. Lama was invited by Tulku Pèma Wangyal Rinpoche to preside these ceremonies, which he did brillantly, reciting loudly and from memory the different texts et prayers of the concluding rituals. I had heard about Rinpoche some months before and without even knowing him, I had felt such attraction that I traveled hundreds of kilometers to meet him. We met in the room where the body (Ku dung) of Kyabje Dudjom Rinpoche, who had passed away the last winter, was exposed. The first words Rinpoche told me were : « Hey, you see, it's thanks to me that you can have the chance to be here. » It's true that I came in Dordogne to meet him and I did not expect to be able to prostrate in front of the relics of this teacher whose grandeur I would learn later. This was a great chance for me.

After the ceremony, we had the pleasure to meet Etienne, un disciple of C. R. Lama from the time he was living in Shantiniketan, who was coming out of this 3 years retreat. I was very impressed by these people who had just spent years in strict retreat, focusing on practice. As a new practitionner, I was enthusiastic and I told Rinpoche I wished to engage myself in such a retreat. He told me laughing : « But what do you want to do in a concentration camp ? »

C.R. Lama understood very quickly that one of the main challenges of western students would be to conciliate spiritual practice with professionnal activity, necessary to make a living. As it is said : « When you have time to practice strongly, you don't have money and when you make money, you don't have much time to practice. » He took great care to compose or adapt these tantric sadhanas that can be so long in very short ones but including the essential. Such is the small Rigdzin sadhana, that many students still practice today. The very condensed Tsog stanza that he composed (mind terma) is an exemple of his spiritual deepness and mastery. Another example is the short daily practice of Zhitro (peaceful and wrathful deities). When Taklung Tsetrul Rinpoche saw this practice, he laughed ans said : « Oh, in Jangter, we don't have any short Zhitro practice. C.R. Lama has put here an offering prayer we recite in the monastery before eating and arranged it as a sadhana. Keep on practising it as it includes all the essentials. »



Ma première rencontre avec Tchimé Rigdzin Rinpoche eut lieu en Dordogne, à l'occasion de la sortie de retraite de trois ans du centre de Dilgo Khyenste Rinpoche. C.R. Lama avait été invité par Tulku Pèma Wangyal Rinpoche pour présider ces cérémonies, ce qu'il fit brillamment, récitant puissamment et de mémoire les différents textes et prières lors des rituels de conclusion. J'avais entendu parler de Rinpoche quelques mois auparavant et sans même le connaître, j'avais été attiré au point de faire un voyage de plusieurs centaines de kilomètres pour le rencontrer. Nos regards se croisèrent pour la première fois dans la pièce où se trouvait la dépouille (koudoung) de Kyabje Dudjom Rinpoche, qui s'était éteint l'hiver précédent. Les premiers mots qu'il m'adressa furent : « Hé, tu vois, c'est grâce à moi que tu as l'opportunité de te trouver ici. » Il est vrai que j'étais venu en Dordogne pour le voir et que je ne m'attendais pas à me retrouver devant la dépouille de ce maître décédé l'hiver précédent et dont j'appris plus tard l'éminence. Ce fut une grande chance de pouvoir m'incliner devant les reliques de ce grand être.

Après les cérémonies, nous eûmes le plaisir de rencontrer Etienne, un disciple de C.R. Lama que ce dernier avait pris sous son aile lorsqu'il vivait à Shantiniketan et qui sortait de cette retraite de trois ans. J'étais très impressionné par ces gens qui venaient de passer plusieurs années en retraite stricte, coupés du monde, entièrement focalisés sur la pratique. Jeune pratiquant, j'étais enthousiasmé et je fis part à Rinpoche de mon souhait de pouvoir m'engager dans une telle retraite. Il me répondit en riant: « Mais que veux-tu aller faire dans un camp de concentration ? »

C.R. Lama comprit très vite que l'un des principaux défis des pratiquants occidentaux était de concilier la pratique spirituelle avec une activité professionnelle indispensable pour subsister. Comme on dit : « Si on a le temps, alors on va manquer d'argent pour pratiquer intensivement. Si on fait de l'argent, alors, on n'aura pas beaucoup de temps pour pratiquer . » Il s'appliqua à composer ou transformer des sadhanas tantriques qui peuvent être extrêmement longues en condensés très courts mais incluant l'essentiel. Il en est ainsi de la petite pratique du Gourou Vidyadhara (Rigdzin) que beaucoup de ses élèves continuent à pratiquer quotidiennement aujourd'hui. La strophe du Tsog qu'il rédigea (terma de l'esprit) témoigne de sa profondeur spirituelle et de sa maîtrise. Un autre exemple est la courte pratique quotidienne des Zhitro (déités paisibles et courroucées). Lorsque Taklung Tsetrul Rinpoche prit connaissance de cette pratique, il faut amusé et dit : « Oh, il n'y a pas dans le Jangter de courte pratique des Zhitro. Chimed Rigdzin a mis ici une prière d'offrande aux Zhitro que l'on récite au monastère avant de manger et il en a fait une sadhana. Mais continuez à la pratiquer, elle contient l'essentiel ! »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire