jeudi 3 février 2022

strong connexions (Memories with C. R. Lama — 9) — fortes connexions (Souvenirs d'avec C. R. Lama — 9)







For those who could have doubts concerning karma and especially karmic connexions, to look at C. R. Lama's students, how they became his students (or not) etc. is quite instructing. When he was asked why he would come to Europe, Rinpoche used to say: "To meet my people". His people were those who had a karmic link with him. They could come from all kinds of backgrounds but all were strong tempered guys. If asked, most of them describe something special they felt at their first meeting, from the first glance, a kind of  predestination.

Nathalie, my wife, saw him for the first time as a photo on a flyer advertising a talk that he would make in Geneva. She was not much attracted by religion or spirituality at that time but as soon as she saw his picture, she wrote the adress and went to the talk; and from the begining, Rinpoche had a special care for her. She told me: "If he had been sufi, I would have become sufi; if he had been hindou, I would have adopted hinduism." A good friend of mine, no more attracted by spirituality than nathalie in the beginning, told me: "As soon I saw him, I knew this man knew everything about me and that he could everything for me." He often says: "I'm not buddhist, I'm C. R. Lamist." 

So among his students, many had no special attraction for spirituality or religion but were like magnetized by C. R. Lama. These were people met during his trips, "at random" it might seem. All kind of people, from the university teacher to the nightclub bouncer, from the studio musician to the contract killer, from the lost homeless guy to the rich heir or the member of french parliament. 

If you had this connexion, there was nothing to do but adhere but if you didn't have it, no chance for you to stay very long. From one way or another, circumstances around the character would dissuade you to go on this relationship. C. R. Lama never tried to please. To develop a huge sangha was not in his agenda. He had no agenda. He didn't make any effort to dress well, to look "holy", to say inspiring things with a serene voice; he was totally natural. When I met him, we talked about everything and he was partiularily talking about his swiss girlfriend : "xxxx this; xxxx that." Sometimes in a quite crude way, for example saying she made him young and strong again etc. As I was a doctor, I also had special details, especially at breakfast. Our talk often looked like that:

"Good morning Rinpoche. Did you sleep well?

"Good morning. Yes. What dreams this night?

"Oh nothing special. And you?

"Oh same, nonsense. Ah, this morning I made very thin shits, thin like spaguettis.

"Oh, good Rinpoche.

And of course, no compromise. I remember that time when C. R. Lama needed money to build his monastery near Siliguri. At that time, Nathalie was practicing yoga with an hindu master and among the students of this master, she became good friend with a very rich woman. Being told many times about Rinpoche, one day when he was at our home, this lady wished to meet him. When I knew that, I thought: "If these two match, it's not one but two monasteries that Rinpoche will be able to build." Unfortunately for my wish, it did not happen like that; as soon as the lady came in, Rinpoche told her roughly all he saw and thought about her; how her money made her proud, how her interest for spirituality was just a lie just to fool people and herself and inflate her ego etc. After a few minutes, she ran out crying, and of course, she never met him again. 

But another story comes to my mind, concerning a friend with whom I studied chinese medicine and who attended the first french retreats with C. R. Lama. I lost sight of him for a long time after that and he did not know about Rinpoche's passing. We met again in Lyon when Tulku Ugryen, Rinpoche's son, gave a Drolö empowerment. When I told him that Rinpoche passed away on 14th of june 2002, he told me: "Oh I remember this day very well. It's my daughter's birth date. That very date, I cried all day long. I didn't know why. All day long, tears fell from my eyes. I thought that I was moved because of my daughter's birthday... But now I know why I was crying."



Pour ceux qui pourraient avoir des doutes sur la réalité du karma et plus particulièrement des liens karmiques, observer les élèves de C. R. Lama et comment ils le sont devenus (ou pas) est très édifiant. Lorsqu'on demandait à C. R. Lama pourquoi il venait en Europe, il répondait le plus souvent: "Pour retrouver mes gens." Ses gens, c'étaient ceux qui lui étaient karmiquement liés. C'étaient des gens de tous milieux, mais souvent dotés d'une forte personnalité, et qui, si on les interrogeait, vous décrivaient tous quelque chose de particulier qu'ils avaient ressenti dès la première rencontre, dès le premier regard, une sorte de coup de foudre, de prédestination.

Nathalie ma compagne le vit pour la première fois en photo sur un flyer annonçant une de ses conférences à Genève. Elle n'était pas du tout attirée par les religions mais au premier coup d'oeil, elle nota l'adresse et se rendit à la dite conférence et dès le début, Rinpoche eut pour elle une attention qu'il n'avait pas avec le curieux de passage. Elle me dit: "Il aurait été soufi, je me serait faite soufie. Il aurait été hindou, j'aurais embrassé l'hindouisme." Un autre ami, pas du tout enclin à la spiritualité à l'époque, me raconta que dès qu'il le vit, il sut que cet homme savait tout de lui et pouvait tout pour lui. Depuis, il déclare souvent: "Je ne suis pas bouddhiste, non non, je suis C.R.Lamiste."

Parmi ses élèves, beaucoup n'avaient ainsi aucune inclination particulière pour la religion ou la spiritualité mais ont été attirés, magnétisés par C. R. Lama. C'étaient des gens rencontrés au cours de ses voyages, "au hasard" semblerait-il. C'étaient des gens de tous milieux, de toutes professions, du professeur d'université au videur de boite de nuit, du musicien de studio au tueur à gage, du paumé en voie de clochardisation à la riche héritière de bonne famille ou au député.  

Si vous aviez cette connexion, vous ne pouviez faire autrement qu'adhérer, mais si vous ne l'aviez pas, vous n'aviez aucune chance de tenir très longtemps. D'une manière ou d'une autre, les circonstances autour du personnage vous dissuadaient de poursuivre la relation.  C. R. Lama n'a jamais cherché à plaire. Développer une sangha importante ne faisait pas partie de ses préoccupations. Il était toujours naturel. Il ne faisait aucun effort pour bien s'habiller, pour avoir l'air "saint", pour avoir l'air spirituel, pour dire des choses inspirantes, pour avoir un ton docte ou serein. Il était totalement naturel. Quand  je l'ai rencontré, la première soirée, nous avons bavardé sur tout et il parlait beaucoup de sa petite amie suisse; "XXXX ceci, XXXX cela.", parfois en termes très crus, par exemple sur le fait qu'elle revivifiait sa masculinité et lui redonnait de la verdeur. Comme j'étais médecin, j'avais aussi souvent droit à des détails particuliers, en particulier au petit déjeuner. La conversation pouvait ressembler souvent à ça: 

"Bonjour Rinpoche. Bien dormi?"

"Bonjour. Oui. Tu as fait des beaux rêvesi?

"Oh. rien de bien spécial. Et vous? 

"Oh pareil. Ah, ce matin j'ai fait des crottes fines et longues comme des spaguettis."

"Ah. Bien Rinpoche."

Et bien sûr, aucune compromission. Je me souviens de l'époque où C. R. Lama avait besoin d'argent pour construire son monastère près de Siliguri. A cette époque, Nathalie faisait du  yoga avec un maître hindou et parmi les élèves de ce yogi, elle était devenue amie avec une dame très riche. A force d'entendre parler de Rinpoche, cette dame eut envie de le rencontrer. Lorsque j'appris cela, je me dis: "Si ça fonctionne entre ces deux là, ce n'est pas un mais deux monastères que Rinpoche pourra construire." Malheureusement, ça ne se passa pas du tout comme je l'espérais. A peine entrée dans la pièce, Rinpoche lui dit crument ses quatre vérités, comment sa richesse l'avait rendue imbue d'elle-même, comment son intérêt pour la spiritualité n'était qu'une façade et n'aboutissait qu'à une hypertrophie de son ego etc. La dame sortit de l'entretien en larmes et bien sûr ne le revit jamais.  

Mais une autre histoire me revient, à propos d'un ami avec qui j'avais étudié la médecine chinoise et qui avait participé aux premières retraites avec C.R. Lama en France. Nous nous étions perdus de vue ensuite et il n'était pas au courant du décès de Rinpoche lorsque je le revis, pour une initiation de Dorje Drolö donnée par Tulku Urgyen, le fils de Rinpoche. Lorsque je lui appris la mauvaise nouvelle du 14 juin 2002, il me dit: "Oh, je me rappelle très bien de ce jour. C'est le jour de l'anniversaire de ma fille. J'ai pleuré toute la journée. Je ne savais pas pourquoi. Toute la journée, des larmes sortaient des mes yeux. Je croyais que c'était parce que c'était l'anniversaire de ma fille, que j'étais ému. Maintenant, je comprend pourquoi je pleurais."




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